Bref, la Californie, comme le bonhomme Mini-Wheat, a un côté givré, un côté sérieux. Je l’ai encore constaté, récemment, lors d’un séjour d’une semaine en Californie, dans la vallée de Napa et dans le comté de Sonoma.

1. Sec ou sucré?

Le côté givré des vins californiens, c’est souvent un excès de sucre. Et on le voit surtout dans les vins les moins chers, qui sont souvent «sweets» avec leurs arômes de confitures et de caramel. Il suffit de consulter le site de la SAQ pour constater que la majorité des vins californiens de moins de 20 $ ne sont pas secs: ce sont pour la plupart des vins demi-secs qui contiennent donc plus de 4 grammes de sucre résiduel par litre. Or, les plus grands vins de Californie – et les plus chers – sont secs. C’est donc dire qu’on force la dose de sucre sur les vins destinés au grand public et on garde la finesse pour ceux qui ont les moyens de se la payer. Dommage.

2. Boisé ou pas boisé?

Pour les blancs, le côté givré, c’est aussi l’utilisation intensive de la barrique de chêne pour donner un côté «toasté» et vanillé au vin. Heureusement, depuis quelques années, on sent que les œnologues californiens ont levé le pied et pèsent moins fort sur la pédale du bois. On utilise moins de fûts de chêne neufs, qui marquent trop le vin, pour privilégier des barriques «usagées». Le résultat? Des vins plus authentiques qui laissent le fruit parler. Bravo.

3. Cher ou pas cher?

Les meilleurs cabernets que j’ai pu goûter, lors de cette tournée californienne, se détaillaient presque tous aux environs de 50 à 100 $ US. Convertissez ça en huard canadien qui bat de l’aile et ça vous donne des vins de 75 $ à 150 $. Ouch! Ce qui manque, à mon sens, en Californie, ce sont des vins de 15 à 25 $ qui soient vraiment épatants, comme on trouve des vins espagnols, français ou portugais épatants dans cette gamme de prix.

4. Écolo ou pas écolo?

La Californie manque cruellement d’eau. Dans la vallée centrale, une région semi-désertique qui produit énormément de vin, la sécheresse des quatre dernières années est une véritable catastrophe. C’est moins pire à Napa et à Sonoma, mais la situation est tellement grave que des mesures sont mises en place pour cultiver la vigne de manière plus responsable et plus durable. Diverses associations (comme la California Sustainable Winegrowing Alliance) voient le jour pour offrir des certifications de production biologique ou à tout le moins d’agriculture raisonnée. Cela dit, ces mesures sont volontaires pour le moment et les véritables vignobles biologiques existent, mais ils se font rares.

Source: JDM